CULTURE ET SYMBOLES… Pour mieux se comprendre…
Que de fois, nous avons des débats qui n’en finissent plus parce que nous discourons interminablement sur des sujets que nous n’avons pas défini de prime abord. Que nous parlions de Dieu, d’émotions, de religion ou de mode, nous devons tabler sur une définition commune avant de nous lancer dans des guéguerres de mots et de valeurs.
Je nous propose ici de définir culture et symboles avant d’en parler.
Qu’est-ce que la culture?
La culture est définie comme « ce qui est commun à un groupe d’individus » c’est-à-dire ce qui est transmis, appris, et actualisé. C’est l’ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et émotionnels, qui caractérisent un groupe social. Ça englobe, les connaissances, le mode de vie, les lois, l’histoire, l’art, les traditions et aussi le système de valeurs et les croyances. Cependant pour chaque culture, ce « réservoir commun » évolue dans le temps et son évolution première se fait par les échanges, en se frottant à ce vers quoi il tend ou fuit. Ces mutations sont le produit de prises de conscience, des remous qui ont suivi, de ses luttes, voire de ses révolutions et guerres. C’est ce qui constitue pour une culture, sa manière distincte d’être, de penser, d’interpréter et de communiquer.
Autrement dit, ce qui fait notre culture est ce que nous cultivons, tout comme l’on cultive un potager.
Plus on y extrait de ce qui cause insatisfactions, satiétés ou aversions, plus nous avons de chance de nous retrouver avec un potentiel satisfaisant ou heureux.
Maintenant, qu’est-ce qu’un symbole?
Le symbole représente quelque chose par association, ou convention. Cette représentation peut être un objet, une image, une forme reconnaissable. La principale figure du symbole sont les mots suivant le système linguistique d’un pays. Les sons, onomatopées qui sont présents dans toutes les cultures sont à l’origine du langage humain. Ça peut être une personne, une « figure symbolique », une formule de reconnaissance d’individus appartenant à un groupe, un signal gestuel ou bien un signe dessiné ou sculpté. Finalement le vêtement est très symbolique, car il est emblème d’une fonction, d’une croyance ou de la personnalité de l’individu qui le porte. Dans le symbole, il y a un aspect culturel qui fait que l’appropriation dépend de la psychologie du peuple à cause des liens qu’il fait, soit par convention ou connotation, par son histoire.
Maintenant que ces mots sont éclaircis, mettons-nous dans le contexte présent. J’ai mon histoire et mes sentiments liés à celle-ci et tu as les tiennes. J’ai mes symboles et mes émotions liées à ceux-ci et tu as les tiens. Jusque-là, on se respecte dans nos différences. Ma perception de ce qui nuit à la paix dans le sujet qui nous intéresse, est que l’évolution de nos diverses cultures n’a pas suivi la même courbe et que nos symboles ne semblent pas avoir la même interprétation. Certains emblèmes ont pour ma culture des réminiscences très douloureuses et sa banalisation m’amène de vives réactions!
Djamila est ma voisine depuis quelques années. Douce et gentille cette belle marocaine est une femme effacée. Tout d’elle, m’envoie le message de PEUR. C’est MON interprétation bien sûr; mais ses yeux qui se baissent dès que je la regarde, son voile qui cache sa magnifique chevelure, tout me donne envie de la prendre dans mes bras et de lui dire qu’ici elle est libre, qu’elle peut être qui elle est, sans déplaire à aucun Dieu, ni craindre pour sa vie; non plus qu’elle ne porte la responsabilité de cacher sa beauté, dans le cas où certains ne sauraient contrôler leurs pulsions! On a déjà abordé le sujet et elle m’affirme avoir choisi…
Dans une vie antérieure, j’ai été un enfant voilé tout comme ma petite sœur. J’ai changé de planète, mais ma frangine est demeurée captive. Si vous échangez avec elle, elle vous persuadera avoir choisi sa vie et les symboles qu’elle porte depuis qu’elle a… 1 an et trois semaines… elle vous parlera de sa mission de sacrifices… je vous jure, elle en est convaincue! Et faites attention, elle vous convaincra! Comme foi et raisonnement sont antagonistes, notre relation n’est plus relié que par une conscience de l’Être derrière toutes les limitations imposée à l’humaine nature au nom de ???
Ce qu’on cultive en soi ou à la face du monde, par les symboles que nous utilisons, fructifiera et deviendra la culture -la récolte- de demain.
Oui il fut un temps où l’on brûlait les sorcières parce que leurs vues divergeaient. Aujourd’hui, j’aimerais qu’on puisse simplement s’entendre sur cette certitude :
Où est la peur, Dieu n’est pas!
Peu importe le nom qu’on donne à ce Dieu où la crainte véhiculée par qui ose représenter son nom. Chacun de nous avons le libre arbitre de ce que l’on cultive, des fleurs et fruits que ça engendrera… libre et RESPONSABLE de ce que l’on arbore, exhibe et produit.
Le peuple québécois aussi pacifique soit-il, a versé du sang pour se libérer du joug de tout ce qui au nom de la croyance menait dans la répression et l’assujettissement. Il se peut que pour Djamila, le voile ne soit pas répressif bien que… à voir sa posture et ses yeux fuyants…
De ma vision, de mon histoire qui a baigné dans le religieux, ce symbole demande de me camoufler, de m’éclipser, de me masquer, de ne pas exister dans mon entièreté. Et ça c’est NON! Non-négociable! Non-discutable! Nos religieux s’y sont pliés et aucun retour sur les acquis ne devra être toléré si on se dit en évolution!
Mon autre voisine Aïssata, d’origine sénégalaise, porte un turban comme un accessoire tendance qui rehausse son look coloré et met en évidence son visage basané, intemporel. Ses robes multicolores et sa démarche sûre et joyeuse ne créent en aucun cas la réaction contractante du voile de mon amie marocaine. Excentrique, avec ses exclamations sonores, jamais je n’ai associé son couvre-chef à un symbole répressif!
Pourquoi me demanderez-vous? Elle dégage la liberté d’être et la joie. Tandis que Djamila dégage la peur et la répression. Elle a peur d’enlever son voile, elle porte sur elle la responsabilité des pulsions des hommes qui la regardent tandis qu’Aïssata est légère face à tout cela. C’est bon avec, ou sans; il n’y a aucune charge liée, de rites obligés, prescrits! Toute la différence est dans l’interprétation sous-jacente au symbole.
Mes amis… nous nous sommes affranchis d’une époque répressive, de ses symboles.
Nous avons le DEVOIR, tant pour nous que pour nos enfants, de tracer une route audacieuse, de créer une culture intrépide… oui oui, de cultiver sa totale liberté d’être, vers le meilleur de soi.
Vous voulez en savoir plus sur mon parcours? Vous trouverez partout en librairie ou sur mon site internet mon ouvrage : Otage du silence!
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