En raccrochant le combiné avec l’une de mes amies, je sens cette impulsion d’écrire sur ce sujet qui remue mes viscères, parce qu’encore très frais en moi. Oui, j’ai connu ce manque de crédibilité en moi-même à un point tel que je ne savais plus me fier à rien, ni à mon jugement, à mes souvenirs, à mon senti…
En revanche, je suis de ces personnes qui, lorsqu’elles ont bien compris un comportement, le virage est radical.
Je vous explique. Elle me décrit un échange avec un être cher et la réaction drastique de celui-ci, qui a fermé la porte, coupant avec elle les ponts pour plusieurs semaines. Quand celui-ci rapplique, ne comprenant pas son silence, il la ramène aux faits selon sa perspective. Mon amie, se remettant en question, me dit : «Je n’ai aucun souvenir d’avoir dit ça… J’ai plutôt le souvenir de ceci… mais peut-être que j’ai eu ce ton cassant… et blablabla… Je n’ai pas donné suite par respect pour sa réaction, qui je l’avoue m’a laissée médusée…»
Se remettre en question dans sa vie est de ces éléments de croissance qui font partie des essentiels. Il y a des gens qui n’ont aucunement cette capacité d’insight… aussi, ils passent complètement à côté. Seulement… Nous vivons tous dans notre propre réalité qui s’est construite à partir de nos expériences, blessures, compréhensions, notre propre perspective. Et ce n’est pas parce que l’autre a un point de vue, que le vôtre devient complètement nul.
S’il y a de ces êtres qui n’ont aucune capacité d’autocritique, il y a ces autres qui sont continuellement en désaveu face à eux-mêmes. Donner plus de crédibilité aux vérités d’autrui qu’aux siennes c’est ce que j’appelle être décentré. Vous avez dit ceci… il se peut que l’autre ait entendu autre chose; il se peut même que vous auriez pu vérifier ce qu’il a compris, comme le proposent toutes les méthodes de communications sans violence (CNV). Sauf que… vous vivez avec vous, et ce fait, sera, pour toute la durée de votre séjour ici. Si vous êtes constamment en remise en question, que vous donnez plus de crédibilité aux réalités de l’autre qu’à la vôtre… ayoye!
C’est ce que j’appelle de l’aliénation!
Si votre existence est au centre d’un cercle où c’est le monde en périphérie qui vous définit; que vous vous assortissez à tous, à tour de rôle, vous transformant selon ce qui constitue la couleur de chacun…avez-vous pensé à ce que votre teinte deviendra?
Par ailleurs, parlons-en, de la norme… Vous savez ce que veut dire «normal»?… Quand la norme (ou la mesure de chacun) se substitue à vous… c’est le mal! Vous êtes votre essence, votre centre, un GrandSoi. Imparfait, peut-être, mais vous! Votre définition doit venir de votre intérieur, c’est vous qui battez la mesure et qui dictez le pas pour votre réalité. Ce qui est ambiant doit s’y conformer et non l’opposé. Vous êtes ici parce que vous avez une couleur spécifique à apporter et celle-ci ne peut se transformer au goût de tous, sinon vous devenez opalescent, diaphane. Et qu’est-ce qui arrive quand on est transparent? Personne ne nous voit, on se fait marcher dessus! Les gens vous côtoyant, doivent choisir de le faire, pour les attributs quivous sont propres, supportant qui vous êtes: un plus pour eux.
Sinon… ils peuvent vous faire l’insigne privilège de laisser toute la place à votre déploiement en faisant… de l’air!
Nous sommes 7 milliards et ceux-ci trouveront, c’est certain, des gens dont les prérogatives leur conviendront, ne croyez-vous pas?
Voilà! Cessez de vous remettre en question, de vous décentrer.
Qu’a cet autre, pour que vous accordiez davantage foi à sa réalité plutôt qu’à la vôtre? Vous êtes votre propre compas et si votre propre sonar n’a pas votre crédibilité, je vous garantis que vous perdrez le nord.
MyrIam Keyzer 2014,.Tous droits réservés pour tous pays
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