Vous avez certainement déjà expérimenté des instants, peut-être des jours, voir des périodes ou vous vous sentiez le meilleur de vous, surfant dans un bien-être serein. Ce que j’appelle être dans son Grand Soi. Puis il y a ces jours ou notre être s’affaisse, ou notre petit moi s’épuise, las des raisonnements qui en lui se contredisent. Ces expériences sont moins glorieuses, quand cette autre part de soi, gardée contenue, ficelée dans le cachot de nos profondeurs, qu’on cherche bien à faire passer inaperçu, cherche son air.
Occasionnellement il nous donne le vertige, la sensation de perdre totalement le contrôle, souvent en lien avec le relationnel. En effet, cette part porte un nom : le corps émotionnel de souffrance. Ce n’est pas vous, mais une entité à part entière, un parasite qui se nourrit de vous, de vos souffrances et qui squatte votre énergie vitale. Chez certains, il ne se déclenche qu’occasionnellement, mais chez d’autres, c’est très présent. Ce petit soi souffrant intervient en général quand une de nos grandes blessures est interpellée, comme le rejet ou l’abandon. Ceux-ci ont laissé dans leur sillage une accumulation dans notre champ émotionnel, qui nous alourdit. C’est un faux soi qui se nourrit de pensées négatives, de souvenirs, de mélodrames souvent relationnels. La petite voix dans notre tête qui a sa propre vie et se nourrit des émotions du passé qui n’ont pas passé. Ce processus crée une réaction dans votre corps. Le sentiment de solitude par exemple, déclenchera des souvenirs qui furent heureux et qui ne sont plus. La peine de la perte monte alors et des comportements de pleurs, d’appels, s’agrippant à quelque chose ou quelqu’un se présenteront, tout cela malgré la raison qui sait pourtant bien ces actions nocives. La peur de n’être plus important nourrit le sentiment d’abandon fictif, ramenée par votre pensée, de vos souvenirs, pourtant inexistant dans le moment, interfère avec votre bon fonctionnement. Le corps mis en réaction produit des actions négatives dont se dégagera éventuellement de la honte. Suivra de nouvelles pensées: je suis inadéquat inter-relationnellement, je suis important pour personne, je ne suis pas aimable… et la tristesse, colère, le ressentiment dansent à qui mieux mieux, nourrissant cette entité qui se repait des malheurs autogénérés. Cette énergie se dégage de vous. Et voilà: vous venez de créer votre nouvelle réalité! Votre faux soi rencontre alors le faux soi de l’autre et quand deux corps de souffrance s’affrontent… l’issue est inévitablement dramatique. On ne se reconnait plus, les paroles et actions dépassent la pensée et l’amour se transforme en haine… L’horreur! Ce qui fut beau, est désormais entaché, prêt pour une autre danse.
S’il est ardu de résister à ces scénarios, c’est que le corps de souffrance ne veut pas mourir; il cherche sa pâture provoquant des crises qui sont parfois insoutenables pour l’être comme pour ceux qui l’entourent. Ainsi nous déclenchons mutuellement le pire de soi nourrissant un égrégore similaire pour l’humanité. Cette dissociation de notre être profond provient totalement de nos processus de pensées qui passent du passé au futur sans jamais s’arrêter dans l’instant dans la seule réalité qui est; cet espace de paix où se trouve la joie. Comment ne pas nourrir ce corps de souffrance? En surveillant nos pensées et en se désidentifiant de là où elles veulent vous attirer : un nouveau drame.
Lorsque le corps de souffrance s’empare de nous, notre petit hamster en redemande et notre comportement entretient la souffrance. Par ailleurs, cette pensée souffrante craint d’être dévoilée à la lumière de la conscience. Dès que nous devenons témoins de cette souffrance, celle-ci ne peut plus nous utiliser et se régénérer à travers nous. C’est ainsi qu’on découvre sa propre force intérieure accédant au pouvoir de la paix dans le présent.
(Inspiré des enseignements d’EckartTolle)
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