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J’étais vraiment toute petite… je me souviens d’avoir demandé à la personne qui était là : Moi… quand est-ce que ce sera mon anniversaire ? Et elle me répondit : Tu auras trois ans quand il y aura des bourgeons d’un vert très tendre dans les arbres ! Des bourgeons vert tendre ?

Le 22 mai c’était ma fête ! Mais… ma fête n’est jamais venue et j’en avais le cœur très gros. Je me souviens que ça ne me passait pas du tout. Un jour je l’ai dit tout haut… puisque j’étais ce genre d’enfant qui disait les choses que les autres taisaient. Et on m’a répondu : Cesse de toujours chercher de l’attention ! Arrête de poser, de questionner et de parler autant ! Et j’avais le cœur très gros ! Longtemps j’ai cru que je n’étais pas correcte de vouloir un moment à moi, de questionner, de parler, de vouloir être vue, validée et de le fêter.

Je suis devenue adulte… du moins en dehors. Parce qu’en dedans il y a des parts de moi, comme en chacun, qui sont demeurées toutes petites et qui cherchent encore à être bercées et validées… oui oui, à avoir de l’attention et parfois toute l’attention.

Aujourd’hui la grande que je suis devenue berce encore la toute petite en moi. Elle la rassure en lui disant à quel point elle est merveilleuse de questionner les choses établies, les façons toutes faites de penser et d’exprimer, elle lui dit que le fait que la Vie lui a donné la capacité de s’exprimer n’est pas une tare, mais un don extraordinaire qu’elle peut offrir comme contribution à l’intention de tous ceux pour qui l’expression est demeurée coincée dans les interdits. Vous savez ces mots non dits, demeurés coincés à l’intersection de ce qui doit ou ne doit pas, selon les critères d’adultes « raisonnables »… Aussi elle la rassure sur l’attention dont chacun a besoin pour éviter de développer ces tensions corporelles, qui, telles des cuirasses, emprisonnent nos parts d’enfant qui n’ont pu se dire, de cet enfant tellement bien dompté sous la terreur plutôt qu’élevé vers le meilleur de soi dans la spontanéité. Ceux qui ont fait perdre l’émerveillement des bougies allumées comme des étoiles dans les yeux, qui s’éteignent inutilement à cause des conceptions raisonnables des grands, aux principes sclérosés qui vous font entrer dans leur cadre restreint, muselant vos expressions enfantines en plein essor !

Oui… comme les bourgeons d’un vert tendre sont sortis et que mon 50e regard sur le printemps serre toujours mon cœur de petite fille de moins en moins seule, Dieu merci, je partage avec le monde, mon monde et ma nouvelle famille qui s’agrandit toujours de bras bienveillants. Mes amis ! La toute petite que je suis vous partage : c’est ma fête, ma fête !

Et comme à chacun de mes anniversaires… je me permets d’être une petite gamine aux yeux pétillants, fébrile comme à mes 3 ans et de demander un moment d’attention à tous mes frères et sœurs, et avec moi d’imaginer…

D’imaginer que je me suis donné le droit d’être furieusement heureuse dépassant un karma merdique…

Oui, j’imagine ne plus jamais être l’otage de mes peurs…

J’imagine que j’accepte de mieux en mieux les vertiges de mes contradictions…

Que la traversée de mes gouffres ne m’inspire plus… que de la joie, oui une joie très profonde puisque maintenant je sais… oui je sais que je peux tout transmuter ! Ohhh oui !!!

Vous imaginez la suite ?…

Puisqu’aujourd’hui, en ce 22 mai, je fête mon 50e… J’imagine être follement sereine, infiniment heureuse dans mon ascension… qui m’aime me donne la main ! Puisque ce n’est qu’un début !

Les yeux brouillés, le cœur léger, je dis MeRcI à chacun, qui souffle un peu sur ma petite bougie devenue flambeau, qui cherche à embraser ce monde d’un peu d’humanité, pour tous les petits et petites enfermés dans des corps d’adultes un peu trop grands ! Venez ! Chantons avec notre cœur d’enfant !

Le temps est bon… le ciel est bleu… nous n’avons rien à faire, rien que d’être heureux !

Rejoignez la discussion 2 commentaires

  • Julie dit :

    Je me souviens qu’à 50 ans je trouvais que j’étais mieux qu’à 40 et maintenant à 62 je suis beaucoup mieux qu’à 50 que la vie est belle ,merci la vie de m’avoir mi sur ma route de merveilleuse personne comme toi

  • Céline Préfontaine Forget dit :

    Chère petite fille de 50 ans… je la ressens au travers tes mots. Pas de hasard que nous soyons justement à l’étape de vivre et voir l’ENFANT en soi et dans les autres. La petite fille de 72 ans en moi te rejoint dans l’émerveillement que ns y ressentons. La petite fille ns reconnecte automatiquement au BONHEUR, et c’est pourquoi, comme toi, je lui cède la place puisqu’elle est une défense, un refuge où le FLAMBEAU est allumé en permanence. Merci pr ton partage. Bon anniversaire. Je m’unis à toutes les personnes qui t’aiment.

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